Homélie du dimanche 15 novembre 2020, sur la guérison du démoniaque gérasénien
Évangile de Luc 8, 26-39

La délivrance du démoniaque gérasénien nous est racontée par l’évangéliste Luc pour illustrer que la puissance de l’amour libérateur de Dieu, en œuvre dans son Fils Jésus et ses disciples, n’a pas de limites.

Elle n’a pas de limites géographiques ni nationales : Jésus accomplit ce miracle dans une terre païenne et en fait bénéficier un homme impur et profane.

L’amour de Dieu ne connaît pas de limites morales : même un être possédé par une légion de démons, indomptable, impardonnable et infréquentable aux yeux des autres peut bénéficier du pardon de Dieu. Bien plus, il peut même devenir un apôtre : « Retourne chez toi et raconte tout ce que Dieu a fait pour toi. »

Quelques lignes avant ce récit, Luc nous livre un autre exemple de l’amour sans limites et sans préjugés du Christ : le pardon qu’il accorde à une femme pécheresse qui verse du parfum sur son corps au cours d’un repas chez un pharisien qui s’empresse de condamner la libéralité du Seigneur. Jésus lui répond que celui à qui on fait une plus grande grâce est capable d’un plus grand amour. « Voilà pourquoi je te le dis : ses péchés, ses nombreux péchés, sont pardonnés, puisqu’elle a montré beaucoup d’amour. Mais celui à qui on pardonne peu montre peu d’amour. »

L’amour de Dieu n’est donc ni parcimonieux, ni conditionné. Son pardon n’est pas vénal. La guérison de Dieu est aussi gratuite que merveilleuse. L’ancien démoniaque gérasénien est toujours là, en esprit, au milieu de nous, aux côtés de celui qui l’a guéri, pour témoigner de tout ce que Dieu a fait pour lui, de manière inattendue, choquante et infiniment généreuse.